Droits et devoirs des citoyens
Article 1
Chaque citoyen a le devoir de soutenir une chaîne alimentaire écologique en s’informant sur l’origine des aliments et leur mode de production, puisque la nature de ses choix a des répercussions générales sur la santé de la planète et le développement d’une agriculture durable.
Article 2
Pour la sécurité alimentaire générale, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, pour respecter la vie animale et lutter contre les élevages industriels, chaque citoyen limitera sa consommation de calories d’origine animale à moins de 15 % des calories totales.
Article 3
Par la nature de ses achats et de ses choix alimentaires, le citoyen est responsable du maintien d’une large biodiversité végétale alimentaire. À cette fin, il limitera fortement aussi sa consommation de produits ultratransformés, confectionnés avec seulement quelques ingrédients majeurs, souvent très raffinés.
Article 4
Toutes les populations humaines ont le droit de pouvoir se nourrir avec les ressources alimentaires de leur région. Chaque citoyen a la responsabilité directe de faire vivre une agriculture de proximité quels que soient ses circuits d’approvisionnement, à condition qu’elle soit conforme aux bases de l’agroécologie. Et d’une manière plus globale, chaque personne peut avoir une influence sur la préservation de l’environnement, et le maintien d’un tissu rural en faisant le choix d’aliments bio ou de très grande qualité écologique.
Article 5
Les parents doivent sensibiliser les enfants à la nutriécologie, en leur proposant des menus adaptés qui satisfont leurs besoins nutritionnels (dans le domaine des féculents et des légumes notamment), en réduisant au strict minimum la disponibilité en produits ultratransformés, en les sensibilisant sur l’origine des produits, sur le bien-être animal et sur les risques liés à l’addiction au sucre.
Article 6
Le droit des hommes à disposer d’une offre alimentaire équilibrée et accessible doit être reconnu. Réciproquement, les dangers de l’exposition des consommateurs à des aliments sans qualité nutritionnelle doivent être dénoncés par les pouvoirs publics et combattus par la mise en place de lois et de pénalités ad hoc. Les citoyens ont le droit d’être clairement informés sur le parcours et la composition des aliments, sur l’origine des ingrédients utilisés dans les produits transformés, sur la nature des procédés de transformation utilisés (huiles vierges versus raffinées, margarines), sur la nature des produits phytosanitaires utilisés, sur les conditions d’élevage, sur les modes de culture, et sur les conditions sociales des producteurs.
Article 7
Le comportement alimentaire le plus satisfaisant pour la gestion de la nutriécologie et de la santé doit être clairement vulgarisé, il peut être qualifié d’écovégétarien. Les consommateurs devraient disposer d’un guide d’achats, pour optimiser l’utilisation des ressources locales et saisonnières, composer des repas équilibrés, réduire leur dépendance vis-à-vis des aliments les plus coûteux sur le plan écologique ou de faible valeur nutritionnelle.
Article 8
La nutriécologie doit être à la base d’une bioéthique nouvelle qui impose à tous les citoyens ou à tous les acteurs : de préserver au maximum le potentiel nourricier et/ou de photosynthèse d’une surface terrestre dont ils ont la propriété ou la jouissance, de faire des choix alimentaires compatibles avec le maintien de la biodiversité et de la capacité nourricière environnante, de limiter la consommation des produits animaux pour permettre la conduite d’élevages écologiques, de prévenir ou de combattre toutes les pollutions possibles, de prendre éventuellement des initiatives nécessaires pour restaurer la vie des sols et leur végétalisation.